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L’ingérence électorale américaine à l’ère d’Internet

Comment Google, Facebook et Twitter manipulent les élections présidentielles mexicaines – 1ʳᵉ partie

Par Alex González et Andrea Lobo

https://www.wsws.org/fr/articles/2018/05/08/gft1-m07.html

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L’alliance de la Silicon Valley avec l’appareil de renseignement militaire

Les efforts de Google, Twitter et Facebook pour influencer les élections mexicaines ne sont qu’une partie de leur alliance avec les agences militaires et de renseignement, qui sont de plus en plus étroitement intégrées pour promouvoir les objectifs prédateurs de la politique étrangère américaine en Amérique latine et dans le monde.

Entendu devant le Congrès en avril, le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, a déclaré que Facebook travaillerait pour empêcher la « désinformation » lors des « élections importantes en Inde, au Brésil, au Mexique, au Pakistan et en Hongrie ».

Significativement, l’accord d’INE avec Google a été négocié directement avec leur siège américain et signé par Philip Schindler – le chef de la direction des affaires de la société et le superviseur des « stratégies pays » de Google et, selon le magazine Fortune, un responsable influent de leurs programmes d’intelligence artificielle. Le 20 mars, Schindler a présenté la « News Initiative » de l’entreprise pour « se tourner davantage vers des sources faisant autorité dans le contexte des nouvelles de dernière heure », y compris pendant les élections.

Deux semaines avant le lancement de « l’Initiative des informations » de Google, Facebook, Twitter et Google ont annoncé leur participation à un projet connu sous le nom de # Verificado2018 (# Verified2018). Sous couvert de la lutte contre « les interventions de la Russie » dans les élections mexicaines, #Verificado2018 vise à rassembler les principaux médias nationaux et internationaux pour dicter unilatéralement ce qui serait considéré comme une « information vérifiée », cherchant à présenter les nouvelles de l’opposition comme de « fausses nouvelles ».

Cette campagne est menée par Animal Político, un site d’information qui s’affiche comme « indépendant » mais qui a reçu une part importante de ses revenus l’année dernière de la Fondation Ford et de l’Open Society Foundation, qui sont étroitement liés aux agences de renseignement américaines.

En avril de cette année, les usagers mexicains se sont plaints qu’en cherchant sur le moteur de recherche de Google les noms des candidats, Andres Manuel López Obrador (Morena), Ricardo Anaya (Parti de l’action nationale) et Margarita Zavala (Indépendante), les résultats renvoyaient souvent vers le site web 2018 de Meade. Un porte-parole de la campagne Meade a reconnu que, puisque Meade Kuribreña était la moins recherchée des quatre principaux candidats, sa campagne avait obtenu les services de l’outil publicitaire Google Adwords pour montrer des informations sur la candidate du PRI même lorsqu’un utilisateur cherchait des informations sur un autre candidat.

On ne peut qu’imaginer les titres hystériques qui seraient répandus dans les médias bourgeois occidentaux, affirmant l’implication de Poutine, si López Obrador cherchait à tromper les usagers sur n’importe quelle plate-forme Internet en payant pour de telles publicités.

La participation de la Silicon Valley aux élections mexicaines représente l’intégration des entreprises technologiques de plus en plus fermement dans les instruments de la répression politique.

Environ 58 pour cent de la population du pays visite les réseaux sociaux, dont 96 pour cent des millennials. La classe dirigeante mexicaine et l’impérialisme américain détestent la menace que représente pour la bourgeoisie l’accès en ligne aux médias et aux outils d’organisation qui contournent la presse et les institutions qu’ils contrôlent.

En avril dernier, Google a introduit de nouveaux algorithmes de recherche qui ont réduit jusqu’à 75 pour cent le trafic vers les sites Web de gauche, anti-guerres et progressistes, ce qui a frappé le plus durement le World Socialist Web Site. Depuis lors, Google, Facebook et Twitter ont employé des dizaines de milliers d’anciens responsables militaires, policiers et des renseignements pour surveiller et censurer leurs usagers et former leurs systèmes d’intelligence artificielle pour manipuler ce que les usagers voient et ne voient pas à une échelle inimaginable.

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