Angélique Andthehord angeliqueandthehord@identi.ca
Melun, France
Auteur de "SEX AND DESTROY un nouveau son rock ?" un nouvel extrait tous les mardi, mercredi vendredi et samedi
2014-03-04T16:15:17Z via Identi.ca Web To: Public CC: Followers
Après cet épisode, que pouvais-je espérer qui se produisît les mardis suivants ? Camille allait-il s’approcher encore ? Allions-nous nous parler ? Allions-nous nous inviter à la maison ? J’avais l’impression que le bonheur était devenu accessible.En attendant, ça me ramenait à une nouvelle semaine d’angoisse et d’incertitude. Attendre ! Toujours attendre ! J’en avais marre, à la fin. A force, je m’étais même mise à rêver de Camille, la nuit.
http://lappeldelahorde.blogspot.fr/2013/02/chap6-famille-nombreuse-extrait-126.html2014-03-01T16:12:34Z via Identi.ca Web To: Public CC: Followers
C’est une chanson que J’avais souvent entendue, par-ci, par-là. Je ne sais pas si je connaissais la suite. Le problème ne se posa pas car à peine avais-je chanté cela, je fus bloquée dans mon élan et ramenée à la triste réalité.Le rang s’était immobilisé. Toutes les filles s’étaient retournées vers moi er me lançaient des regards furax. Elles qui faisaient tout pour passer inaperçues !
http://lappeldelahorde.blogspot.fr/2014/03/chap6-famille-nombreuse-extrait-125.html2014-02-28T16:48:57Z via Identi.ca Web To: Public CC: Followers
Brusquement envoûtée par l’émotion, j’oubliai que j’étais à l’école, j’oubliai que je marchais dans un rang ; j’oubliai que je traversais la cour des garçons. Seul Camille resta présent en mon esprit ; tout le reste s’effaça et je me mis à danser, à sautiller en remuant les épaules et en chantant :« Ça s’en va et ça revient »assez fort pour que Camille pût entendre de là où il était.
http://lappeldelahorde.blogspot.fr/2014/02/chap6-famille-nombreuse-extrait-124.html2014-02-26T16:10:17Z via Identi.ca Web To: Public CC: Followers
Moi, je ne baissai pas la tête honteusement comme les fois précédentes. Mon œil droit ne louchait plus et mon œil gauche n’avait plus de cache ; mon regard était beau, droit et fier. Quand Camille me vit, il ne se détourna pas comme les autres fois ; il me regarda les yeux et s’approcha un peu.
http://lappeldelahorde.blogspot.fr/2014/02/chap6-famille-nombreuse-extrait-123.html2014-02-25T15:15:38Z via Identi.ca Web To: Public CC: Followers
On vint nous ouvrir et nous pénétrâmes dans la cour dans laquelle les garçons étaient en récréation. Camille était loin, au fond de la cour.
http://lappeldelahorde.blogspot.fr/2014/02/chap6-famille-nombreuse-extrait-122.html2014-02-22T16:33:13Z via Identi.ca Web To: Public CC: Followers
Le mardi matin arriva enfin. Oui, nous allâmes au gymnase Sur le chemin, je me sentais toute bizarre, je ne me réjouissais pas comme je l’aurais dû : je ne réalisais pas vraiment ce que j’étais en train de vivre, j’étais envahie par une angoisse que rien ne justifiait. C’était une sorte de timidité si débordante qu’elle me plongeait presque dans l’inconscience ; j’arrivais tout juste à suivre le rang dans lequel je marchais (peut-être est-ce ce que les grands de la Comédie Française appellent le trac). Lorsque nous nous arrêtâmes devant le grand portail de l’école des garçons, je me sentis bien plus crispée que les autres filles ne feignaient de l’être.
http://lappeldelahorde.blogspot.fr/2014/02/chap6-famille-nombreuse-extrait-121.html2014-02-21T16:31:05Z via Identi.ca Web To: Public CC: Followers
Le mercredi 20 novembre, enfin, je sortis de chez l’oculiste débarrassée de ce fichu cache. Néanmoins, je n’étais pas encore libérée de mon attente parce qu’il fallait que s’écoulât toute une semaine avant que nous retournassions au gymnase. Allions-nous seulement y retourner ? Je n’en savais rien. Cette semaine me fut longue. J’avais beau n’avoir que six ans et demi, l’inquiétude me revenait sans cesse à l’esprit, du matin au soir. J’étais angoissée, excitée, impatiente… amoureuse, donc.
http://lappeldelahorde.blogspot.fr/2014/02/chap6-famille-nombreuse-extrait-120.html2014-02-19T16:05:07Z via Identi.ca Web To: Public CC: Followers
Les adultes disaient cela non pas par rapport à Camille mais à cause de ma rentrée au cours préparatoire : ils avaient peur que cela me handicapât pour commencer à lire et à écrire.Honnêtement, je n’avais pas l’impression d’être gênée à ce niveau. Pourtant, je vis la maîtresse s’en impatienter : plusieurs fois, elle me demanda jusqu’à quand je devais garder mon cache. Même, le mardi 19 novembre au matin, elle me demanda comment ça se faisait que je l’avais encore. En fait, je devais le garder du 20 septembre au 20 novembre. C’était formel.
http://lappeldelahorde.blogspot.fr/2014/02/chap6-famille-nombreuse-extrait-119.html2014-02-18T15:33:22Z via Identi.ca Web To: Public CC: Followers
Deux mois, c’est si long ! J’avais tellement envie d’entrer dans l’école des garçons sans mon cache ! Cela allait-il seulement advenir ? Quand ma mère avait dû m’acheter mes chaussons de gymnastique, elle avait râlé un peu parce qu’ils étaient destinés à ne servir que quelques semaines. Au-delà, je savais que nous n’irions plus au gymnase et que je n’allais probablement plus revoir Camille avant longtemps. Il y a au moins un point sur lequel j’étais d’accord avec les grandes personnes : le port du cache ne m’était pas tombé dessus au bon moment de ma vie.
http://lappeldelahorde.blogspot.fr/2014/02/chap6-famille-nombreuse-extrait-118.html2014-02-15T16:21:51Z via Identi.ca Web To: Public CC: Followers
Chaque mardi, lorsque nous entrions dans l’école des garçons, je cherchais Camille du regard mais il était de plus en plus loin, au fond de la cour. Il regardait : oui, le cache était toujours là. Alors, il se détournait, comme s’il n’y croyait plus.
http://lappeldelahorde.blogspot.fr/2014/02/chap6-famille-nombreuse-extrait-117.html2014-02-14T16:54:09Z via Identi.ca Web To: Public CC: Followers
A chaque fois, Camille était là. Il regardait, de loin et quand il m’avait vue, il arrêtait de regarder. Il est probable qu’il se fût fait expliquer ce qu’était un cache : il n’avait plus l’air tellement horrifié, il semblait attendre simplement que cela s’en allât.
http://lappeldelahorde.blogspot.fr/2014/02/chap6-famille-nombreuse-extrait-116.html2014-02-12T16:13:08Z via Identi.ca Web To: Public CC: Followers
Tous les mardis matin, quand sonnait l’heure de la récré, nous sortions dans la rue avec nos sacs et nous rendions au gymnase. Chaque fois que nous arrivions devant le grand portail de l’école des garçons, les filles se crispaient et commençaient leurs simagrées ; Monique disait qu’elles faisaient les gnangnantes. Pour traverser la cour pleine de garçons, elles marchaient à petits pas, sans bruit, en évitant de regarder autour d’elles.
http://lappeldelahorde.blogspot.fr/2014/02/chap6-famille-nombreuse-extrait-115.html2014-02-11T16:38:00Z via Identi.ca Web To: Public CC: Followers
Elle n’avait pas dit « s’il te plaît » mais c’était tout comme. Je mis sur moi le contenu de mon sac le plus vite que je pus, me levai et courus dans mes chaussons de gymnastique tous neufs, tous fins, tous légers.
http://lappeldelahorde.blogspot.fr/2014/02/chap6-famille-nombreuse-extrait-114.html2014-02-08T16:41:55Z via Identi.ca Web To: Public CC: Followers
« Tu as le droit d’aimer les garçons mais il y a un temps pour chaque chose. Là, on est venu faire de la gymnastique. Toutes tes camarades sont prêtes, on n’attend plus que toi. Dépêche-toi ! »
http://lappeldelahorde.blogspot.fr/2014/02/chap6-famille-nombreuse-extrait-113.html2014-02-07T16:03:10Z via Identi.ca Web To: Public CC: Followers
Son visage de vieille dame gentille et attentionnée envers toutes ses élèves –et plus encore envers moi parce qu’elle avait vu que je souffrais, m’avait-elle dit, d’une grande affliction- resta penché vers moi, la bouche fermée. Elle ne riait pas, ne se moquait pas de moi ; elle me considérait avec sérieux et me dit enfin :
http://lappeldelahorde.blogspot.fr/2014/02/chap6-famille-nombreuse-extrait-112.html2014-02-05T16:13:03Z via Identi.ca Web To: Public CC: Followers
« Pourquoi, les autres, èes ont droit de pleurer parce qu’èes aiment pas les garçons et moi, j’ai pas droit de pleurer parce que je les aime ? »
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La maîtresse restait inclinée devant moi, attendant que j’obtempérasse mais, moi, je n’arrivais pas à m’arrêter de pleurer. Elle ne me gronda pas pour autant. Elle m’observait ; on aurait dit qu’elle m’écoutait. Alors, essayant de regrouper mes pensées, je levai les yeux –dont un était caché- vers la maîtresse et lui demandai :
http://lappeldelahorde.blogspot.fr/2014/02/chap6-famille-nombreuse-extrait-110.html2014-02-01T16:02:33Z via Identi.ca Web To: Public CC: Followers
A ce moment-là, je ressentis comme une espèce de boule qui me faisait mal dans la gorge. Ça me faisait toujours ça quand j’étais victime d’une injustice. C’est vrai, quoi : je ne planquais pas mon cache dans ma poche, comme ne l’avait suggéré Monique ; je le gardais sagement, scrupuleusement. N’avais-je pas le droit d’avoir du chagrin ? Les autres filles, elles avaient plus crié que pleuré, elles avaient fait des simagrées et la maîtresse les avait consolées parce que leur attitude était allée dans le sens de ses propres idées ; tandis que moi, ma peine était réelle et tout ce à quoi j’avais droit, c’était un « non mais dis donc ! » parce que la maîtresse, elle s’en fichait de Camille. Elle ne le connaissait même pas.
http://lappeldelahorde.blogspot.fr/2014/02/chap6-famille-nombreuse-extrait-109.html2014-01-29T15:49:07Z via Identi.ca Web To: Public CC: Followers
« Est-ce qu’on viendra encore au gymnase, dans deux mois ?- Dans deux mois ? Pourquoi dans deux mois ?- Parce que je dois garder mon cache pendant deux mois. Alors, c’qu… »
http://lappeldelahorde.blogspot.fr/2014/01/chap6-famille-nombreuse-extrait-107.html2014-01-28T16:27:55Z via Identi.ca Web To: Public CC: Followers
La maîtresse s’approcha de moi et me répéta gentiment ce qu’elle venait de dire à la cantonade :« Ça y est, c’est fini. Faut plus avoir peur. Ils sont partis. »Je levai la tête et lui demandai :
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